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De l’odorat

Par Elisabeth Molina

Le Domaine des Tilleuls d’Or implanté en pays Grassois, fief des parfumeurs, vous propose des formules de bien être inédites avec les séances Harmonisation odorante, Voyage sacré, Yoga des odeurs et Olfactocoaching® dans lesquelles il est question des effets bénéfiques des senteurs sur notre état psychique et émotionnel.

Mais quel est ce sens si mystérieux,  l’odorat et comment fonctionne-t-il ? 

Notre nez « au milieu de la figure » en dit long (comme Pinocchio) et plutôt que de se « laisser mener par le bout du nez », si nous prenions le temps de l’écouter ? 

Les expressions populaires ne manquent pas.  Les verbes tels que humer, flairer, pressentir, subodorer, évoquent Hercule Poirot. 

L’odorat est un sens très poétique.

Et les poètes, les écrivains ne s’y sont pas trompés. Maupassant ne « savait pas vraiment s’il respirait de la musique, s’il entendait des parfums ou s’il dormait dans les étoiles », tandis que Baudelaire relevait 

« Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants, doux comme les hautbois, verts comme les prairies,-et d’autres, corrompus, riches et triomphants, ayant l’expansion des choses infinies, comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens, qui chantent les transports de l’esprit et des sens. » 

L’odorat est un sens beaucoup plus subjectif que les autres sens : nous sommes encore loin d’avoir percé le mystère de l’alchimie d’un parfum qui, bien qu’éphémère, impalpable, agit au plus profond de nous.

« Notre langage ne vaut rien pour décrire le monde des odeurs », affirme Patrick Süskind (Le Parfum).

Ainsi est-il nécessaire de trouver des associations concrètes pour permettre le décodage d’une odeur, c’est ce que les parfumeurs appellent le portrait chinois d’une odeur, sa couleur, sa forme, sa musique, un lieu, une personne, ses évocations … 

L’odorat est attirant et fait peur à la fois, c’est le sens le plus délaissé dans notre société qui a privilégié la raison et le mental.

Car l’odorat est aussi un sens très primitif et relié au vivant. Il servait à nous avertir du danger comme aux animaux. D’où sa connotation animale, négative, primaire.

Les senteurs nous ouvrent aussi le chemin d’une mise en appétit qui provoque le réflexe d’agir en suscitant la prise de décision : c’est bébé qui rampe vers le sein de sa mère, alléché par l’odeur. L’odorat participe d’une forme d’éveil à soi-même car les effluves nous parlent et sont des repères qui nous attirent ou nous repoussent si « cela ne sent pas très bon ».

Inversement, nous pouvons être piégés par le marketing olfactif dans les lieux commerciaux actuels.

A l’origine, l’odorat servait encore à trouver le partenaire qui allait servir à perpétuer l’espèce. Les phéromones sont des signaux olfactifs émis par un individu pour attirer l’attention.

Les papillons répondent à l’appel de leur partenaire à une quinzaine de km de distance.

 

L’influence des odeurs n’est pas toujours consciente mais elle reste primordiale.

 

Notre relation émotionnelle face aux odeurs est complètement liée à nos souvenirs affectifs. Le sens de l’odorat se trouve au carrefour de nos émotions et de notre mémoire.

L’odorat est le seul sens qui fait d’abord le trajet de l’émotion (j’aime/ j’aime pas) puis va vers reconnaissance (c’est l’odeur de lavande) car le signal ne passe pas par le diencéphale (schématiquement : le mental qui tri).

C’est l’odeur de la madeleine trempée dans du thé ou de l’infusion de tilleul de Proust qui provoque un changement d’humeur immédiat.

Autrement dit, l’odorat est en liaison directe avec le cerveau limbique, cerveau archaïque siège de nos instincts et émotions, de la motivation et de la mémoire. Le message sera ensuite réparti vers le cerveau reptilien (instincts) et cognitif (raisonnement, créativité).

La mémorisation des odeurs dépend de notre vécu et leur stockage se fait en association avec des images, des sons, … La mémoire olfactive est liée à l’affect mais ne possède pas d’association sémantique objet/mot. Les psychologues appellent ce phénomène « le syndrome de Proust ».

Reste que notre perception des odeurs est unique. Et qu’une même odeur peut être perçue différemment par la même personne à des moments différents.

Les cils olfactifs qui sont les récepteurs des molécules odorantes se renouvellent toutes les 24H et sont différents entre eux. Ils varient en nombre et en sensibilité d’un individu à l’autre dès la naissance. 

Ces constatations s’enrichissent au regard des recherches récentes qui démontrent que d’autres organes possèdent des récepteurs olfactifs, à savoir les poumons et le cœur : « il n’y a pas que le nez qui a de l’odorat » (Agnès Roux, Futura-Sciences).

 

Voilà pourquoi, fondamentalement, l’odorat est un outil de perception de soi, de son mode de fonctionnement , de ses besoins, désirs profonds, de sa motivation, éléments souvent inconscients, bref une mine d’or, trop souvent délaissée car difficile à appréhender.

« La raison d’être des odeurs est de nous faire sentir ce qu’il y a au delà du visible et des apparences » nous dit Gilles Fournil, le créateur de l’Olfactothérapie®.

 

Il est vrai aussi que la subtilité de l’odeur nous permet d’entrer en contact avec la subtilité de notre être, créant un pont vers notre âme, vers une réalité qui dépasse notre existence individuelle, une dimension plus universelle et sacrée.

Cette connaissance est vieille comme le monde, que l’on évoque l’époque des pharaons, la culture indienne ou la tradition chrétienne. L’odorat fait partie des sens intérieurs qui nous aident à franchir la barrière du monde et de la matière dense.

La fumigation a été utilisée depuis les débuts de l’humanité à l’occasion des rituels ou des cérémonies religieuses en tant que rappel et expression d’une divinité omniprésente. Les substances odoriférantes avaient pour but d’aiguiser les sens des hommes, de modifier leurs perceptions et de les amener vers un état de conscience éclairée.

Le parfum était la manifestation du divin sur terre, un lien entre l’homme et les dieux.

Ce n’est pas un hasard s’il n’y a pas ou si peu de mots pour décrire une senteur.  L’odeur nous invite à être, tout simplement et à apprivoiser peu à peu cet espace vide d’objets et de connu qu’est notre intériorité.

 

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